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Journée internationale des femmes et des filles de science: mise en place d’une nouvelle formation visant à renforcer les capacités et à favoriser l’excellence phytosanitaire

Posted on mar, 11 Fév 2025, 11:38

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Rome, mardi 11 février 2025 – À l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, le 11 février, la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et l’Académie numérique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont publié une nouvelle formation en ligne certifiée, intitulée Travailler pour une organisation nationale de la protection des végétaux (ONPV). Élaborée avec le soutien financier de l’Union européenne, cette nouvelle formation en ligne vise à renforcer les connaissances, les aptitudes et les compétences des professionnels de la santé végétale qui travaillent pour les ONPV, en leur permettant de mieux comprendre les buts, les objectifs, les activités et le rôle du personnel d’une ONPV. Les ONPV remplissent diverses fonctions visant à prévenir l’introduction et la propagation des organismes nuisibles, comme la délivrance de certificats phytosanitaires et la surveillance des organismes nuisibles. Pour mener à bien leur mission, les ONPV doivent donc s'assurer que leur personnel est bien informé et possède les compétences requises.

Renforcer les capacités des femmes dans le domaine phytosanitaire

Les femmes constituent un tiers des scientifiques à travers le monde et occupent des postes importants au sein des ONPV. Soucieuse d’assurer le renforcement continu des capacités pour le plus grand nombre, la CIPV élabore des ressources pédagogiques de haut niveau, comme des formations en ligne conçues par des experts internationaux, afin de répondre aux divers besoins et situations des professionnels du monde entier, notamment les femmes, en particulier dans les pays en développement.

La nouvelle formation comprend deux modules interactifs, d’une durée de 35 à 40 minutes chacun. Le premier module explique pourquoi les ONPV ont été créées, décrit leurs principales fonctions et leurs objectifs et présente les principaux acteurs. Quant au deuxième module, il porte sur les rôles et les activités des différents spécialistes qui travaillent au sein d’une ONPV. La formation comporte également plusieurs vidéos de courte durée sur la façon dont interagissent les différents spécialistes de l’ONPV pour faire en sorte qu’elle remplisse ses missions stratégiques et atteigne ses objectifs.

À l’issue de la formation, les apprenants peuvent passer un test de certification pour vérifier les aptitudes et les compétences qu’ils ont acquises. Lorsque l’apprenant obtient un score de 75 pour cent ou plus, il reçoit un badge numérique qu’il peut afficher sur les réseaux sociaux ou sur son curriculum vitae.

Élargir l’accès et lever les obstacles

La formation facilitera l’intégration des nouveaux membres du personnel des ONPV et renforcera les capacités des parties prenantes avec lesquelles travaillent les ONPV, notamment les administrations, les organismes de réglementation, les organisations partenaires, les producteurs, les importateurs, les exportateurs et le public. Comme les autres ressources de renforcement des capacités phytosanitaires de la CIPV, la formation est gratuite, disponible en ligne à tout moment et accessible depuis n’importe où dans le monde, et chaque apprenant peut progresser à son propre rythme.

Afin de contribuer à lever les barrières systémiques qui empêchent les femmes de progresser dans le domaine des sciences, la CIPV veille à ce que ses cours soient flexibles pour permettre aux femmes d’apprendre à leur propre rythme, quand elles le souhaitent et en tout lieu. Certaines formations sont également disponibles en français et en espagnol, ce qui permet d’atteindre un public plus large.

«J’ai bon espoir que la nouvelle formation en ligne Travailler pour une organisation nationale de la protection des végétaux favorisera la formation en cours d’emploi au sein des ONPV, promouvra le rôle important joué par les ONPV et contribuera au renforcement des capacités des femmes et à l’évolution de leur carrière dans le domaine phytosanitaire», a déclaré la responsable des affaires courantes du Secrétariat de la CIPV, Mme Sarah Brunel.

La nouvelle formation en ligne de la CIPV a été élaborée avec la contribution technique du Secrétariat de la CIPV, de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, de l’Université des Antilles (Trinité-et-Tobago), du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (Italie), du Service national de santé et de qualité agroalimentaire (Argentine), du Ministère des terres, de l’agriculture, de la pêche, de l’eau et du développement rural du Zimbabwe, de l’Office rwandais chargé de l’inspection, de la concurrence et de la protection des consommateurs, de l’Université Kenyatta (Kenya) et du COLEAD.

«Cette formation constitue un nouvel exemple qui illustre parfaitement l’excellente collaboration entre plusieurs institutions partenaires en vue de renforcer le partage des connaissances et des compétences dans le domaine de la protection des végétaux», a déclaré la responsable de l’Académie numérique de la FAO, Mme Christina Petracchi. «On remarque néanmoins que sur l’ensemble des apprenants qui ont suivi jusqu’à présent les formations en ligne de la CIPV proposées par l’Académie numérique de la FAO, 35 pour cent sont des femmes et 65 pour cent des hommes. Nous faisons tout pour accroître partout dans le monde la participation des femmes à ces formations», a-t-elle ajouté.

Soulignant l’importance de promouvoir l’égalité des sexes parmi les professionnels de la santé des végétaux, Mmes Brunel et Petracchi encouragent les femmes scientifiques à suivre les formations afin de renforcer leurs capacités techniques et de gravir les échelons au sein de leur ONPV. En plus des matériels déjà disponibles sur la mise en œuvre et le renforcement des capacités, le futur Campus de la CIPV sur la santé végétale proposera prochainement trois nouvelles formations: l’une sur les parcours d’apprentissage des organisations nationales de la protection des végétaux, l’autre sur la façon de mener une évaluation des capacités phytosanitaires et la dernière sur la mobilisation des ressources en faveur de la santé des végétaux.

Témoignages de femmes qui façonnent l’avenir de la santé des végétaux

Que ce soit pour soutenir l’innovation dans la surveillance des organismes nuisibles, protéger les frontières en tant que fonctionnaires chargées de la quarantaine végétale, influer sur la gouvernance phytosanitaire et la prise de décision en matière de politique scientifique, ou encore encadrer d’autres scientifiques, les femmes sont indispensables à la communauté phytosanitaire. On trouvera ci-après des témoignages de femmes scientifiques qui parlent de leur travail, de la nouvelle formation de la CIPV et de l’importance du renforcement des capacités.

Géraldine Anthoine
Directrice adjointe du laboratoire de santé des végétaux, Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses))

Les ressources, les protocoles et les normes de la CIPV en matière de renforcement des capacités sont extrêmement précieux à un moment où les échanges commerciaux s’intensifient considérablement et où les risques pour la santé des végétaux s’accroissent. Le renforcement des capacités permet d’améliorer les connaissances et la gestion des questions phytosanitaires. Néanmoins, l’accès aux ressources en ligne, le partage des connaissances, la formation et les initiatives visant à renforcer les réseaux constituent des défis pour la communauté phytosanitaire.
La position des femmes au sein de la communauté phytosanitaire est paradoxale. Même dans le domaine de la biologie, où les femmes sont les plus nombreuses par rapport aux autres disciplines scientifiques, elles sont encore très peu à occuper des postes à responsabilité. Les ressources de renforcement des capacités de la CIPV contribuent au développement professionnel des femmes, ce qui permet de mieux faire apparaître leur contribution à la santé des végétaux, de renforcer leur engagement et d’encourager d’autres femmes à se lancer dans ce domaine.

Tamami Shukuya
Fonctionnaire principale chargée de la quarantaine végétale, Service de la quarantaine d’exportation, Centre phytosanitaire de Yokohama, Ministère japonais de l’agriculture, des forêts et de la pêche

Renforcer les compétences techniques des fonctionnaires chargés de la quarantaine végétale en lien avec l’inspection des exportations permettra de vérifier rapidement et avec précision les végétaux exportés et de garantir le respect des exigences du pays importateur, et cela facilitera les échanges commerciaux.
Bien que le Japon compte de nombreuses femmes fonctionnaires chargées de la quarantaine végétale, plusieurs facteurs sociaux et environnementaux limitent leurs possibilités de formation. Afin d’accroître les opportunités pour les femmes fonctionnaires d’acquérir des compétences, nous devons diversifier les formats de formation et promouvoir activement la formation en cours d’emploi.

Nancy Villegas Jiménez
Conseillère internationale dans le domaine du risque phytosanitaire, Organisme international régional de santé végétale et animale (OIRSA)

Le renforcement des capacités interdisciplinaires et transdisciplinaires est essentiel pour évaluer les menaces posées par les organismes nuisibles et les maladies, car des spécialistes informés et compétents obtiennent de meilleurs résultats. Il est donc essentiel que les connaissances soient dispensées de façon adéquate et accessible aux personnes concernées.
Les formations doivent être accessibles, pratiques et pluridisciplinaires, en rassemblant les connaissances des secteurs de l’agriculture, de l’environnement et de la santé et en prenant en compte les différents besoins d’apprentissage des femmes, des jeunes et d’autres acteurs clés afin d’accroître la participation et l’impact.

Zinha Adriano da Costa Correia
Cheffe du département d’entomologie, Direction des services de la protection des végétaux, Ministère de l’agriculture et du développement rural de Guinée-Bissau

Pour réduire l’impact des organismes nuisibles et des maladies des végétaux sur les cultures et garantir les revenus et la sécurité alimentaire, il faut étudier les organismes nuisibles concernés et conseiller judicieusement les producteurs et les pouvoirs publics.
Le Programme phytosanitaire africain de la CIPV nous a permis de découvrir de nouvelles techniques de surveillance, de diagnostic, de collecte des données et d’identification. En outre, les cours en ligne actuels et à venir de la CIPV permettent d’améliorer la gestion des organismes nuisibles qui ont une incidence sur l’économie et favorisent la formation continue des professionnels de la santé végétale, à savoir les fonctionnaires phytosanitaires, les techniciens phytosanitaires, les agents de vulgarisation et les producteurs agricoles.

Isabel Cristina Calle Balbin
Analyste au laboratoire de diagnostic phytosanitaire de l’Institut agricole colombien (ICA)

Surveiller et prévenir les maladies des végétaux est une tâche essentielle, mais difficile, qui nécessite un investissement important de la part des pays.
De nombreux pays d’Amérique latine manquent encore de laboratoires de diagnostic bien équipés, de technologies appropriées et de personnel qualifié pour renforcer la surveillance des organismes nuisibles.
Afin d’obtenir des résultats cohérents et fiables, il est essentiel d’établir et d’adopter des protocoles de diagnostic harmonisés, accessibles aux pays de la région et fondés sur les bonnes pratiques internationales tout en étant adaptés aux contextes locaux.

Heiarii Tia-Marie Syme
Fonctionnaire principale chargée de la biosécurité, Division de la biosécurité végétale, Ministère de l’agriculture des Îles Cook

Notre capacité à gérer les nouvelles maladies et les nouveaux organismes nuisibles doit évoluer en même temps qu’évoluent notre pays et le monde. Les choses ne sont plus figées. L’évolution du climat entraîne l’apparition de nouveaux organismes nuisibles et de nouvelles maladies, et avec l’augmentation du commerce mondial et régional, les maladies et les organismes nuisibles passent d’un pays à l’autre. Nous devons être prêts et disposés à prendre de nouvelles mesures phytosanitaires et rester vigilants afin de protéger nos frontières contre de nouvelles incursions.
Pour renforcer les capacités phytosanitaires, en particulier celles des fonctionnaires phytosanitaires femmes, nous devons multiplier les sessions de partage de l’information, rendre hommage aux contributions des femmes, encourager le mentorat pour les femmes scientifiques en début de carrière, investir dans la formation continue et offrir davantage de possibilités de perfectionnement professionnel.

Alors que les défis phytosanitaires se multiplient dans le monde, il est essentiel de favoriser le renforcement des capacités pour tous. Le Secrétariat de la CIPV continue de promouvoir l’égalité des chances, en veillant à ce que les hommes et les femmes puissent contribuer à l’excellence phytosanitaire.

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