Posted on jeu, 28 Avr 2022, 08:32
© FAO/Fredrik Lerneryd
Rome, mardi 19 avril 2022 – La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) a organisé le 19 avril 2022 la deuxième édition de la série d’ateliers sur le diagnostic, la surveillance et l’inspection de la race tropicale 4 (TR4) de Fusarium, assortis d’exercices de simulation, en axant cette fois-ci l’atelier sur la surveillance. Le prochain atelier se tiendra le 10 mai 2022. Cette troisième séance sera consacrée à l’inspection de la TR4 de Fusarium et sera complétée par des exercices de simulation. Parmi les sujets abordés lors de la deuxième édition figuraient l’importance des prospections de repérage et de délimitation pour les activités de surveillance, l’expérience de l’ONPV du Mozambique dans la lutte contre la TR4 de Fusarium et l’application des technologies de télédétection dans l’agriculture en vue d’améliorer la sécurité et l’efficacité de la surveillance.
«La surveillance est un élément essentiel pour mener à bien la mission de la CIPV, qui consiste à prévenir la dissémination des organismes nuisibles réglementés et à garantir l’innocuité du commerce international des végétaux, produits végétaux et articles réglementés. Ce processus est fondamental pour déterminer la situation des organismes nuisibles dans les pays exportateurs et importateurs car il fournit aux pays une base technique qui leur permet d’exiger des mesures phytosanitaires, le cas échéant», a déclaré le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy.
Surveillance de la TR4
La NIMP n° 6 et le Guide de la CIPV sur la surveillance fournissent des directives harmonisées sur le processus de surveillance afin de favoriser l’innocuité du transport des végétaux, produits végétaux et articles réglementés, en évitant la dissémination des organismes de quarantaine. «Les ressources et le matériel de la CIPV constituent des outils précieux pour déterminer les éléments fondamentaux de tout système de surveillance national dans le cadre de la stratégie phytosanitaire d’un pays en vue de faciliter les échanges», a indiqué pour sa part Chris Dale, expert en biosécurité internationale auprès du Ministère australien de l’agriculture, de l’eau et de l’environnement.
Lors de son exposé, M. Dale a présenté l’approche adoptée par l’Australie en matière de surveillance. Cette approche comporte trois étapes: les activités effectuées avant le passage aux frontières, les activités aux frontières et les activités réalisées après le passage aux frontières. Ces activités visent à faciliter la détection rapide, les activités de préparation et la gestion des organismes nuisibles. L’intervenant a présenté les actions d’alerte et de détection rapides et les réponses qui doivent être envisagées dans les programmes des systèmes de surveillance nationaux pour lutter contre la TR4 de Fusarium.
Étude de cas au Mozambique sur la mise en œuvre de la surveillance de la TR4 de Fusarium
Le Mozambique a été le premier pays à signaler la présence de la TR4 de Fusarium sur le continent africain. La chef du département de la santé des végétaux du Ministère de l’agriculture et du développement rural du Mozambique, Mme Antónia Augusto S. Vaz, a rappelé l’importance de «créer un cadre réglementaire favorable et d’assurer la mise en place de mesures efficaces dans les exploitations agricoles». Cet aspect est essentiel pour mettre en œuvre efficacement une stratégie ciblée destinée à gérer et à contenir la TR4 de Fusarium.
Dès que la présence de la TR4 de Fusarium a été confirmée au Mozambique, l’ONPV a observé les obligations nationales en matière de communication d’informations et a signalé la détection au Secrétariat de la CIPV. En outre, des mesures de confinement ont été instaurées et un groupe de travail a été créé pour surveiller l’application des mesures prises. Des prospections de délimitation ont été menées et les zones infestées ont été placées en quarantaine. Jusqu’à présent, les rapports officiels de surveillance indiquent que la TR4 de Fusarium est confinée aux provinces septentrionales de Nampula et Cabo Delgado.
Outils de télédétection
Les technologies de télédétection permettent de recueillir des informations sur les végétaux et les champs à l’aide d’un capteur sans contact et offrent un large éventail d’utilisations dans les domaines agricole et phytosanitaire. Mme Lizbeth Parra Garzon, chercheuse chez Geomatic Green, a présenté les différents outils de télédétection qui permettent d’identifier les changements dans les végétaux et leurs applications dans le domaine phytosanitaire. Elle a expliqué que les informations recueillies grâce aux images de télédétection permettent aux agriculteurs d’identifier les zones touchées d’un champ avant qu’elles ne puissent être identifiées à l’œil nu et qu’elles permettent d’obtenir des résultats en temps réel, à n’importe quel stade du cycle phénologique des végétaux. Ces technologies peuvent donc orienter les activités de surveillance et de détection rapide sur le terrain et d’autres activités phytosanitaires menées par les ONPV.
Mme Parra a également indiqué que la télédétection permet d’analyser et d’interpréter les données en utilisant les indices de végétation. «Les capteurs perçoivent les variations du spectre, ce qui fournit une échelle de valeurs qui peut être analysée grâce aux indices de végétation. Ces indices sont calculés à l’aide de formules qui prennent en compte au moins deux bandes spectrales ajoutées, divisées ou multipliées en fonction des besoins. Le calcul des indices de végétation permet d’évaluer et d’estimer l’état de la végétation, sur la base des variations de la réflectance», a-t-elle précisé.
Prochain atelier
Le prochain atelier se tiendra le 10 mai 2022. Cette troisième édition sera consacrée à l’inspection de la TR4 de Fusarium et sera assortie d’exercices de simulation. Pour vous inscrire à l’atelier et visionner les enregistrements des deux premiers webinaires ainsi que les exposés, les documents de questions-réponses et les biographies des intervenants, veuillez consulter le site web de la série d’ateliers depuis cette page.