Posted on mar, 17 Mai 2016, 08:41
Le 4ème séminaire de la CIPV sur les normes phytosanitaires et la santé sécurité alimentaire s’est tenu le 13 mai 2016 au Centre Sheikh Zayed, au Siège de la FAO. Il a porté sur la façon dont les normes phytosanitaires permettent d’améliorer directement la sécurité alimentaire au niveau mondial. Le séminaire a réuni plus de 100 participants, dont les représentants permanents des trois agences onusiennes basées à Rome, les membres et observateurs du Comité des normes de la CIPV, ainsi que des membres de personnel de la CIPV et de la FAO.
Le Secrétaire de la CIPV, M. Jingyuan Xia, a présidé le séminaire, rappelant que la CIPV est la seule organisation internationale chargée d’élaborer des normes phytosanitaires et qu’elle constitue par conséquent un instrument clé pour promouvoir la santé des végétaux à l’échelle mondiale. Il a également indiqué que cinq thèmes annuels en lien avec la CIPV ont été décrétés pour les cinq prochaines années (2016-2020) et a souligné que le séminaire sur les normes phytosanitaires et la sécurité alimentaire est l’une des activités de communication et de plaidoyer prévues dans le cadre du thème de la CIPV pour 2016 intitulé « Santé des végétaux et sécurité alimentaire ».
Le Premier Secrétaire de l’ambassade d’Irlande en Italie, M. Damien Kelly, a prononcé l’allocution d’ouverture. Rappelant la terrible famine causée par le mildiou de la pomme de terre en Irlande dans les années 1840, M. Kelly a souligné le lien évident qui existe entre santé des végétaux et sécurité alimentaire et a insisté sur la nécessité d’empêcher l’introduction d’organismes nuisibles pour éviter de nouvelles catastrophes économiques et sociales. En outre, M. Kelly a réitéré l’engagement de l’Irlande à promouvoir le travail de la CIPV, tout en rappelant que son pays a apporté une aide financière pour soutenir le projet d’Année internationale de la santé des végétaux (AISV) en 2020, qui aura pour principal objectif de sensibiliser à la nécessité de protéger les ressources végétales mondiales.
Le directeur du Programme international pour la protection des végétaux du Gouvernement australien, M. Bart Rossel, a expliqué dans quelle mesure les normes de la CIPV permettent d’améliorer la sécurité alimentaire et de soutenir directement quatre des objectifs de développement durable de l’ONU et deux des objectifs stratégiques de la FAO en fournissant plusieurs exemples de l’incidence économique des organismes nuisibles et de leur impact négatif sur la sécurité alimentaire. Face à la menace constante de la rouille du blé au Kenya, des mesures phytosanitaires doivent être prises pour éviter que cet organisme nuisible ne se propage aux pays voisins. M. Rossel a souligné que, dans la mesure où le commerce s’accroît de façon exponentielle, il est essentiel que les pays harmonisent leurs mesures. Il a également expliqué que les normes de la CIPV améliorent l’accès aux aliments car elles promeuvent l’innocuité du commerce et accroissent la disponibilité alimentaire en limitant la dissémination et l’introduction d’organismes nuisibles.
La chef du service Agriculture de la municipalité de Nsawam Assemblée (Ghana), Mme Ruth Woode, a apporté une perspective africaine sur la sécurité alimentaire et le transport international des céréales. Elle a présenté les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les pays africains pour améliorer la sécurité alimentaire et a appelé à l’élaboration urgente d’une norme internationale pour faciliter le commerce des céréales, tout en empêchant l’introduction d’organismes nuisibles. Les céréales constituent une culture de base et une source de revenus de première importance pour la plupart des pays africains; mais ces pays sont des importateurs nets de céréales et demeurent vulnérables aux introductions d’organismes nuisibles. Mme Wood a entre autre cité l’exemple d’un organisme nuisible introduit par le biais de l’aide alimentaire dans les années 1970 et avec lequel les pays africains sont encore aux prises aujourd’hui.
Le directeur de division au Centre national de services de vulgarisation agrotechnique de Chine, M. Lifeng Wu, a expliqué comment la Chine a élaboré son approche en matière de sécurité alimentaire en s’appuyant sur les normes phytosanitaires. Il a également souligné la nécessité d’élaborer des normes permettant de limiter les risques phytosanitaires liés au commerce international des principales cultures de base. Chaque année, les pertes de la production céréalière chinoise amputent de 2 % la production alimentaire brute du pays. La mise en œuvre des normes de la CIPV permet de limiter l’introduction d’organismes nuisibles, de renforcer la sécurité alimentaire et de protéger l’environnement.
Pour conclure, le responsable des normes de la CIPV, M. Brent Larson, a expliqué comment l’adoption de normes spécifiques contribue à améliorer la sécurité alimentaire, notamment en facilitant l’accès aux marchés d’exportation, en garantissant l’innocuité des importations et en fournissant des conseils pour la surveillance, le diagnostic ou les traitements. Il a également indiqué que, si le processus d’établissement d’une norme dure plus de sept ans, ce processus de normalisation est l’un des plus ouverts, transparents et inclusifs au monde. Il a clos le séminaire en soulignant que les normes de la CIPV contribuent à fixer des règles équitables qui permettent aux petits exploitants les plus vulnérables d’avoir accès à des marchés potentiels tout en protégeant leurs cultures contre les organismes nuisibles.